mardi 21 janvier 2020

Le manifestant frappé au sol sera jugé en février pour violences sur policiers

Dans l’attente de son procès, dont la date n’est pas encore connue, le parquet va requérir sa mise en liberté sous contrôle judiciaire.

 Le manifestant frappé au sol par un policier samedi lors de la manifestation parisienne des Gilets jaunes sera jugé en février pour violences sur des policiers, un incident objet de versions contradictoires de la part des forces de l'ordre et des défenseurs de Clément, son seul élément d'identité connu.

Trois policiers ont d'ailleurs déposé plainte à son encontre ce lundi. L'homme a été déféré à l'issue de sa garde à vue. Il sera présenté dans l'après-midi à un magistrat du parquet qui va lui notifier une convocation devant le tribunal correctionnel du chef de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, rébellion et participation à un groupement formé en vue de commettre des violences et des dégradations selon le parquet de Paris contacté par Le Parisien.
Dans l'attente de son procès, qui se tiendra « dans le courant du mois de février », il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre à Paris et interdiction de détenir une arme, a précisé la source judiciaire.


« Nous déplorons cette différence de traitement entre les policiers et les manifestants »
Les avocats de Clément avaient dès ce lundi matin communiqué pour éviter un potentiel procès en comparution immédiate. « Clément a été placé en garde à vue puis déféré pour être jugé en urgence en comparution immédiate, alors que le policier qui l'a frappé, parfaitement identifié, n'a pas l'objet d'un tel traitement » objectaient ses conseils. Une comparution immédiate qui n'a toutefois pas eu lieu.

« Nous déplorons cette différence de traitement entre les policiers et les manifestants : aucun policier n'a jamais été jugé en comparution immédiate, contrairement à des milliers de manifestants. Nous demandons au parquet de Paris à ce que Clément soit remis en liberté au plus vite » précisait encore le communiqué.

Selon BFMTV, le médecin qui a observé l'homme frappé au sol pendant sa garde à vue lui a prescrit quatre jours d'interruption temporaire de travail (ITT) en raison d'hématomes et d'une plaie ouverte au crâne qui a nécessité plusieurs points de suture.

« Il faut que la vérité soit faite sur cet acte »
De son côté, le préfet de police a lancé une enquête administrative afin « de faire toute la lumière sur cette action », quelques jours après un rappel à l'exemplarité formulé par Christophe Castaner. « J'ai vu ces images qui sont des images choquantes pour lesquelles le préfet de police a immédiatement saisi ses services […] pour voir s'ils peuvent trouver une explication », a déclaré le ministre lundi, en marge d'un déplacement à Rennes.